Il pourrait paraître inopportun, voire provocateur, d'allier Edgard Morin et le projet entrepreneurial en école, du fait de la grande notoriété du sociologue français et de l'image négative et mercantile de l'entrepreneuriat. Or, il existe bien un lien. C'est dans l'article de Caroline Verzat que l'on trouve cette relation sur laquelle je vais insister (article).
Edgar Morin nous invite à repenser la connaissance et sa manière de l'appréhender. Le savoir a été découpé pour rechercher sa simplification qui entraîne "des erreurs et des illusions". Le sociologue nous invite à un changement radical de nos pratiques pédagogiques avec cette approche par le global et le complexe.
Le projet entrepreneurial va dans cette globalité et cette complexité des savoirs en traitant des situations problèmes et faisant activer des compétences qui sont bien la mise en actions de différents savoirs (être, faire et savoir).
Ainsi, la reliance des connaissances est pour Edgar Morin une priorité fondamentale pour éviter des "cécités". Le projet entrepreneurial, qui traite de questions de sociétés dans sa globalité, peut répondre à cette exigence.
Pour Edgar Morin, le savoir doit être contextualisé. Le projet entrepreneurial se vit dans un environnement proche ou lointain. Ainsi, le savoir nécessaire sera bien pris en compte dans un contexte.
Le savoir doit également pris globalement c'est à dire appréhendé dans un tout organisé. Le projet entrepreneurial répond à des enjeux sociétaux et va donc dans cette dimension de la globalité.
Le savoir est complexe, c'est à dire tissé dans un ensemble. Le projet active de fait des compétences qui sont des savoirs reliés.
Ainsi, le savoir contextualisé, globalisé et complexe peut être développé par le projet entrepreneurial.
Jean-Emmanuel Maigret (Mai 2018)