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DEVELOPPER SES COMPETENCES TOUT AU LONG DE LA VIE

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Partage de réflexions, d'expériences et de théories sur la pédagogie, l'éducation et la formation.


"Ceci" n'est pas un article scientifique : la suprématie des faits.

Publié par jemaigret sur 15 Septembre 2018, 15:17pm

Catégories : #Esprit scientifique

"Ceci" n'est pas un article scientifique : la suprématie des faits.

En m'inspirant d'un titre d'une oeuvre de Magritte, "Ceci n'est pas une pomme", je veux montrer qu'il est possible d'écrire un article se définissant comme scientifique sans en être un ! Gaston Bachelard nous alerte sur ces erreurs passées des sciences, prêtes à refaire surface si l'on n'y prend pas garde.

"Ceci" n'est pas un article scientifique : la suprématie des faits.

La vigilance concerne l'expérience première au travers d'un fait décrit et survalorisé.  

Voici quelques expressions, non scientifiques, qui pourraient être utilisées :

- "J'ai pu observé de manière très précise un phénomène singulier décrivant une vérité indiscutable. "

- "Quel ne fut pas mon étonnement de voir ce spectacle de la Nature ! J'y vois ici une merveille du monde"  ou alors, en fonction de l'observateur, "une abomination !"

- "Ce fait indéniable est d'une importance capitale pour nos sociétés. Il va changer la vision du monde." 

 

Dans la première expression, la dictature d'une description détaillée d'un fait n'est pas force de loi. Cette observation immédiate étayée de détails ne peut faire office d'une connaissance objective. 

Pour la seconde phrase, l'émerveillement du spectacle de la Nature ne peut s'imposer comme une connaissance, car le sentiment exprimé implique une connaissance affective liée à l'observateur, exprimant ses "désirs inconscients" .

Enfin, la troisième déclaration, avec la mise en avant d'un fait, appelée survalorisation par G.Bachelard, ne peut avoir une place dominante dans l'approche scientifique.

L'esprit scientifique, qui tend vers l'abstraction,

est détaché de l'observation immédiate et de la réalité première. 

"Ceci" n'est pas un article scientifique : la suprématie des faits.

Des questions peuvent alors nous interpeller :

  • Dans nos vies quotidiennes, ne faisons-nous pas passer nos "pseudo-théories", exprimant nos opinions masquées, à partir d'un fait ?

Je peux témoigner de l'exposition d'une "théorie" érigée et appliquée à toute à l'organisation de travail, au nom d'un seul fait, qui n'a même pas été formulé, restant implicite dans le discours tenu ! Il m'aura fallu contrer cette pseudo-analyse en rappelant que cette "loi" n'était basée que sur un seul fait. 

  • Certaines théories politiques ne sont-elles pas véhiculées et justifiées à partir d'un fait isolé, décortiqué et édifié au rang d'une stèle indéboulonnable ?

Dans cet esprit, la démarche veut justifier ces idées et ces valeurs au nom de faits premiers construits par une approche sensitive (basée uniquement sur les 5 sens). 

Cette primauté du concret décrit pour en déduire des connaissances subjectives (non scientifiques) peuvent nous induire en erreur dans la compréhension du monde. A nous de déceler cette suprématie du fait pour le placer à son juste rang. 

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